Le motif du "carpe diem"

Data pubblicazione: May 20, 2014 6:42:7 PM

Le thème de la fuite du temps, de la beauté qui se fane et de la nécessité de jouir de chaque instant de la vie est particulièrement présent dans la littérature française de la deuxième moitié du XVI siècle, une époque caractérisée par les troubles des guerres de religion, les massacres et les attentats qui rendaient la vie précaire. L'optimisme et l'enthousiasme de la première moitié du siècle ont laissé la place à un sentiment de vide et de désarroi : la vie s'enfuit et il faut profiter de chaque instant avant qu'il ne soit trop tard.

« Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie » nous dit Ronsard. Mais déjà Laurent de Médicis et Angelo Poliziano en Italie insistaient sur ce thème en reprenant l'image de la rose. Un thème qui remonte bien loin, au poète latin Horace et à sa célèbre formule Carpe diem (quam minimum credula postero) que l'on traduit en français par : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain »

Travaille d'une discipline à l'autre en comparant les deux célèbres poèmes de Ronsard "Mignonne, allons voir si la rose..." et "Quand vous serez bien vieille..." avec ces quelques extraits de poèmes de Laurent de Médicis et de  Angelo Poliziano.

Mais la rose, en tant que symbole de la jeunesse qui disparaît et de la beauté éphémère, est un thème destiné à survivre longtemps. Dans les année '60 Françoise Hardy et de nos jours la chanteuse belge Natasha Atlas ont repris ce thème, cette dernière en l'enrichissant de suggestions arabes.

"... on est bien peu de chose et mon amie la rose me l'a dit ce matin..."

En 1946 Queneau s'empare de ce sujet et, comme c'était l'habitude chez les écrivains de l'OULIPO, il en fait un pastiche ludique; en 1949 Juliette Gréco l'interprète dans une chanson en le rendant extrêmement populaire.